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RGAA

Le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) : Un Cadre pour un Numérique Accessible

Le RGAA, ou Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité, est un référentiel français visant à rendre les services numériques (sites web, applications, documents numériques) accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap. Il constitue un outil clé pour garantir l’inclusion numérique et répondre aux obligations légales en matière d’accessibilité.


Objectifs du RGAA :
  1. Garantir l’accessibilité numérique :
    • Assurer que les services numériques soient utilisables par tous, quel que soit le handicap (visuel, auditif, moteur, cognitif).
  2. Promouvoir l’inclusion :
    • Favoriser l’accès équitable à l’information et aux services publics et privés pour tous les citoyens.
  3. Uniformiser les pratiques :
    • Offrir un cadre technique et méthodologique pour harmoniser les pratiques d’accessibilité dans la création de contenus et services numériques.
  4. Respecter les obligations légales :
    • Conformité avec la loi française du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, et avec la directive européenne sur l’accessibilité des sites web et des applications mobiles des organismes publics.

Principes clés du RGAA :

Le RGAA repose sur les principes fondamentaux de l’accessibilité définis par les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines), qui regroupent 4 grands axes :

1. Perceptible :

  • Les contenus doivent être présentés de manière à pouvoir être perçus par tous les utilisateurs, y compris ceux utilisant des technologies d’assistance (lecteurs d’écran, loupes, etc.).
  • Exemples :
    • Alternatives textuelles pour les images.
    • Sous-titrage pour les vidéos.

2. Utilisable :

  • L’interface utilisateur et la navigation doivent être simples à manipuler.
  • Exemples :
    • Les menus doivent être accessibles au clavier sans souris.
    • Les zones interactives doivent être suffisamment grandes pour être cliquées facilement.

3. Compréhensible :

  • Les contenus et fonctionnalités doivent être compréhensibles pour tous.
  • Exemples :
    • Utilisation d’un langage clair et simple.
    • Indications claires sur les erreurs dans les formulaires.

4. Robuste :

  • Les contenus doivent être compatibles avec les technologies actuelles et futures.
  • Exemples :
    • Codage conforme aux standards HTML/CSS.
    • Compatibilité avec les différents navigateurs et dispositifs.

Obligations liées au RGAA :

1. Pour les organismes publics :

  • Tous les sites internet, intranets, extranets et applications mobiles des organismes publics doivent être accessibles.
  • Publication obligatoire d’une déclaration d’accessibilité indiquant le niveau de conformité avec le RGAA.

2. Pour les entreprises :

  • Les entreprises offrant des services d’intérêt général doivent respecter les exigences d’accessibilité.
  • L’accessibilité des contenus numériques est également encouragée dans le secteur privé pour garantir une expérience utilisateur inclusive.

Étapes d’application du RGAA :
  1. Audit d’accessibilité :
    • Évaluer l’accessibilité des contenus et services numériques existants en utilisant les critères et tests définis par le RGAA.
  2. Mise en conformité :
    • Corriger les non-conformités identifiées lors de l’audit en suivant les recommandations techniques du référentiel.
  3. Formation des équipes :
    • Sensibiliser les développeurs, designers et éditeurs de contenu aux bonnes pratiques d’accessibilité.
  4. Amélioration continue :
    • Intégrer l’accessibilité dès la conception des futurs projets numériques et effectuer des audits réguliers.

Exemples concrets d’application du RGAA :

Cas d’un site web public :

Avant :

  • Les images décoratives ne disposent pas de texte alternatif.
  • Les vidéos n’ont pas de sous-titres.
  • Le site n’est pas navigable au clavier.

Après l’application du RGAA :

  • Chaque image importante dispose d’une description textuelle claire.
  • Les vidéos incluent des sous-titres synchronisés.
  • La navigation au clavier est fluide, permettant aux utilisateurs ayant des limitations motrices d’accéder aux contenus.

Cas d’une application mobile :

Avant :

  • Les boutons n’ont pas de libellés lisibles par un lecteur d’écran.
  • La police utilisée est trop petite pour être lisible.

Après :

  • Chaque bouton dispose d’un libellé accessible aux lecteurs d’écran.
  • Une fonction permet d’ajuster la taille de la police pour une meilleure lisibilité.

Avantages du RGAA :
  1. Amélioration de l’expérience utilisateur :
    • Les services numériques accessibles sont plus intuitifs et utilisables par tous.
  2. Conformité légale :
    • Les organismes respectent leurs obligations légales, évitant des sanctions potentielles.
  3. Renforcement de l’inclusion :
    • Permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder aux mêmes services que les autres citoyens.
  4. Accessibilité comme levier d’innovation :
    • Les pratiques d’accessibilité encouragent des interfaces plus claires, efficaces et modernes.

Limites et défis du RGAA :
  1. Complexité technique :
    • Mettre en conformité un service numérique existant peut être complexe et nécessite des compétences techniques spécifiques.
  2. Coût et temps :
    • Les audits d’accessibilité et les corrections demandent des ressources humaines et financières importantes.
  3. Évolution rapide des technologies :
    • Les critères d’accessibilité doivent constamment évoluer pour s’adapter aux nouvelles technologies et usages.

En résumé :

Le RGAA est un référentiel essentiel pour garantir l’accessibilité des services numériques en France. En s’appuyant sur des principes clairs et des critères techniques précis, il permet d’améliorer l’inclusion numérique tout en respectant les obligations légales. Bien qu’exigeante, l’application du RGAA constitue un investissement clé pour rendre le numérique accessible à tous et promouvoir une société plus inclusive.